dimanche 29 septembre 2013

Yanela



Elle se prénommait Yanela, Yanela Cruiz. Aucune originalité dans ce prénom que ses parents lui avaient attribué. Yanela est l'un sinon le prénom le plus répandu sur l'ile. Ses parents avaient rêvé d'un prénom plus américain. Sa maman surtout. Mais il ne fallait surtout pas attirer l'attention du parti sur la petite famille Cruiz. Alors ils avaient opté pour Yanela et lorsque son père était allé faire la déclaration de son état civil en présence d'un représentant du Comité de quartier, nul doute que le sourire que ce dernier avait affiché en disait long sur sa satisfaction. Une famille cubaine sans histoire. Aucun rapport à faire remonter, aucun sermon, juste l'enregistrement d'un prénom de plus. Une jeune fille qui plus tard gonflerait les rangs des jeunesses pro castriste pour le bien de la nation et peut-être même les rangs des forces armées révolutionnaires. C'est sous les douces pensées du représentant de quartier que le papa de Yanela était ressorti du bureau officiel avec l'acte de naissance de sa fille, avec le tampon officiel de la République cubaine. Il était 12h22, cela ne lui avait pris pas plus de 10 minutes. une chance que les bureaux soient encore ouverts lorsqu'il était arrivé. C'était le meilleur moment pour ne pas avoir d'histoire. avec les nouvelles lois de modernisation souhaitées par Fidel Castro et présentées au peuple lors d'un discours fleuve, si un cubain était rentré dans une administration, il fallait régler son problème ou répondre à sa question avant de fermer les bureaux. impossible de le mettre dehors. 
C'est ainsi que Yanela avait démarré sans encombre ses relations avec l'administration cubaine.
Elle ne s'en souvenait que parce que ses parents le lui avait raconté en détail. Encore et encore lors des soirées où les coupures d'électricité ne permettaient pas de regarder la télévision. Et c'est depuis toute petite que ses parents avaient scellé son destin. Quitter cette ile paradisiaque pour une espérance de vie meilleure à l'étranger. Avec les lois américaines qui attribuaient le statut de réfugié à toute personne quittant l'île et arrivant aux Etats-Unis.
Pourtant, si cette solution était plausible et Yanela avait eu plusieurs fois la possibilité de rester aux Etats-Unis, c'est bien en Europe que ses parents voulaient qu'elle s'installe. Sur le vieux continent où la culture ancestrale de ces vieux pays s'apparentait au berceau du monde culturel pour ses parents. Sa mère passionnée de danse avait transmis sa passion de la danse classique à sa fille. Pas les danses cubaines que tous pratiquaient ici mais bien la danse classique, la seule pouvant offrir à la jeune cubaine, un statut particulier et l'occasion de voyager, pour un jour ne plus revenir. Un secret bien gardé tout au long de ses années qui avaient vu la jeune cubaine, grandir, s'affiner, se cultiver pour devenir un jour l'une des danseuses les plus en vue du ballet national de la Havane. Au prix de tant d'efforts, de sacrifices mais elle avait épousé très jeune le rêve de ses parents de la voir vivre un jour sous un autre soleil, une vie de joie et de liberté.
La récente évolution de la politique cubaine avait pourtant plusieurs fait flancher son projet. Et si l'ile s'ouvrait de nouveau au monde, si elle réintégrait le concert des nations, sans embargo, sans surveillance constante, sans manque... Et si cela devait arriver, l'ile se trouverait rapidement sous la coupe réglée de nombreux expatriés millionnaires cubains dont la seule envie était de la transformer en un immense camp de vacances pour riches américains. Une bien triste perspective également.
Souvent, Yanela était revenue sur le souhait de ses parents d'une vie meilleure pour elle. Ici, avec le système D, une vraie tradition cubaine, ou bien une tradition en vigueur dans tous les pays dont le niveau de vie ne permet pas une vie décente, la vie était possible, douce parfois. Elle avait organisé sa vie autour de cette idée, elle avait peu d'amis, elle était une grande solitaire et l'exigence de son métier, sa rigueur de tous les instants, le peu de loisirs qu'elle pouvaient se permettre pour conserver une hygiène de vie parfaite. la compétition rude qui régnait, avaient facilité son isolement. Mais elle le vivait bien. Elle avait développé une telle addiction à la danse que les exigences que son métier lui imposait ne la contraignaient pas. Elle rêvait de ballets, de représentations, de musiques, de belles scènes, de beaux opéras, de belles voitures, de belles toilettes etc. De Bolchoï aussi mais ça, elle ne le disait pas à ses parents. Elle en avait parlé une fois avec sa mère. Le soir, la colère sourde qui avait déformé les traits de son père l'avait vacciné de cette envie à jamais. Une colère sourde pour n'alerter personne mais Yalena savait lire dans les yeux de son père.
Sa nouvelle vie ne serait pas en Russie. Elle voulait épouser les rêves de liberté de ses parents. Et Paris lui avait semblé être la meilleure solution. Elle en rêvait elle aussi depuis toute petite. La ville lumière, la capitale de la mode, le pays des libertés.
Et lorsque, espiègle le coeur à la fois léger et lourd d'avoir tout quitté, dans cette rue de Clermont-Ferrand, en transit pour Marseille, capitale mondiale de la culture cette année, là où ses contacts devaient lui permettre de s'installer définitivement, dans cette rue du vieux centre-ville, toute l'émotion des derniers jours étaient remontée d'un coup. Elle était libre. Libre de marcher avec ce couple d'amis qui l'avait pris en charge depuis son exfiltration du ballet national cubain, en représentation à Paris. tout était allé si vite. Trop vite. Et pourtant elle avait rêvé, envisagé ces instants tellement de fois, seule dans son lit ou encore lorsque la pression du ballet et des autres danseuses étaient trop fortes.
Elle était pour la première fois de sa vie, sans surveillance, seule dans une ville qu'elle ne connaissait pas.
Elle n'avait pas bien compris toutes les explications que lui avaient donnés ses amis sur cette ville du centre de la France qui ne cessait de s'éveiller. Des histoires d'écologie, de protection de la nature, de modes de transports doux, d'élections municipales à venir, d'une place de Jaude enfin achevée. Trop de nouveautés, trop de paroles, trop d'odeurs, trop de joie, trop de peines mêlées. Elle n'avait retenu que la beauté de l'opéra récemment restauré. Un endroit magnifique, un rêve, une illusion.
Il était plus de 11 h du soir. Elle partait le surlendemain pour le sud de la France.
C'était trop, beaucoup trop pour elle, ce soir là.
Pour reprendre pied, elle avait retiré ses chaussures. Les chaussures officielles de la tenue de ville fournie par le ballet. Pour que toutes les danseuses lors des cocktails auxquels elles participaient, sous contrôle, se ressemblent toutes et donnent une bonne image de Cuba. A l'image d'un défilé lors de la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques. Elle avait trouvé jolie les affiches qui recouvraient la porte de cet immeuble. Elle s'était faite traduire quelques titres : les "virades de l'espoir", des cafés, de la musique, des ambiances, un univers proches de ce qu'elle avait connu à Cuba. Il fallait bien trouver quelques raisons d'espérer.
Elle ne voulait pas penser à ses parents, pas maintenant.
Alors elle avait accroché sa chaussures à cette porte, sous cette affiche incompréhensible pour elle, mais qui parlait d'espoir. Un espoir qui jamais plus ne la quitterait, plus jamais.
Bien des années plus tard, lors d'un nouveau déménagement pour suivre son mari qui prenait ses fonctions de direction dans le nouvel opéra tout neuf de Berlin, une ville meurtrie qui n'avait jamais abandonné l'espoir d'une nouvelle vie, sa plus jeune fille avait trouvé dans un carton en préparation, une chaussure orpheline toute décrépie.
En racontant de nouveau son histoire que ses trois filles connaissaient par coeur, elle s'était attardée sur son passage dans cette rue clermontoise. Et sa chaussure abandonnée, un soir de tempête dans son coeur et ses sentiments.
Une chaussure qui avait décidé, plus que tout, de son envie de croquer sa vie à pleines dents, un soir, dans cette petite rue, dans ce territoire du centre de son nouveau pays : Auvergne, nouveau monde.
Oui, c'est bien là que sa nouvelle vie a commencée.

Scintillation

Histoire de conjurer le mauvais temps du jour.


mercredi 25 septembre 2013

Centre équestre de Bonnefond

Quelques images que les puristes reconnaitront !




Un matin comme tous les autres...


Un nouveau pari ? En tous les cas, une nouvelle journée qui s’annonce sous le soleil… profitez bien de ces dernières journées d’été indien.

Brioude - Haute-Loire, un matin, tôt.

dimanche 22 septembre 2013

Ils ont échoué parce qu'ils n'ont pas commencé par le rêve

Lorsque j'ai lu cette phrase pour la première fois, je l'ai vraiment trouvé super. Si l'on ne rêve pas, comment imaginer l'avenir ? C'est dans les rêves que l'on arrive à construire l'improbable, l'inimaginable. J'ai vu cette phrase pour la première fois sur twitter, c'est la signature d'une personne qui suit mes publications. Entre parenthèses, il était indiqué W.Shakespeare. Avec la curiosité qui m'anime, j'ai voulu savoir dans quel contexte cet auteur avait écrit cette phrase, quelle en était l'histoire, sa signification etc.
Drôle de surprise, je suis tombé sur de nombreux articles internet qui précisait qu'elle avait été utilisée par F.Hollande lors de l'un de ses meeting d'avant élection. Mais mal utilisée. Car l'auteur de cette phrase n'est pas William, mais Nicholas Shakepseare né en 1957 ! Vous trouverez le lien ci-dessous vers un article de Libération sur le sujet si cela vous intéresse. Mais ce n'est pas le seul, de nombreux politiques ont déjà fait cette confusion.


En me promenant tôt le matin sur une plage du Pays Basque, j'ai trouvé cette personne en pleine réflexion ou contemplation de la mer. Sûrement un rêve qui commençait à prendre forme. Avec ce chapeau, cette lumière, cette solitude et pour seule horizon, les flots, c'est certain, elle devait envisager quelque chose de grand. Je me suis plu à y croire et je me suis fais discret au moment de shooter. J'ai fait le lien avec cette phrase qui a rejoint mon carnet de citations, elle y figure désormais en bonne place. Et il me semble que tous deux, photo et citation se marient très bien avec cette citation. Et vous, elle vous inspire ?


samedi 21 septembre 2013

La Mante Religieuse

Je n'ai aucune envie de me spécialiser dans la macro des petites bêtes mais c'est juste l'occasion qui fait le larron. Cette mante religieuse semble avoir élu domicile dans notre jardin puisque cela fait deux week-end que je la croise sans jamais vraiment être satisfait de mes photos. Essentiellement à cause de la mise au point capricieuse de mon  5d, accentuée par la manipulation du 100 mm macro.
Avec ces photos macros, ce qui est amusant, c'est de voir la tête de ces animaux. Cette mante était très curieuse et elle suivait tous mes faits et gestes... pour finalement se détourner (dernière photo), attirée par autre chose ou simplement histoire de me dire, bon, c'est fini cette séance photo. "Merci quand même de ta patience" eu-je envie de lui répondre ! mais bon, je me suis bien gardé de parler seul dans mon jardin à une mante religieuse !
Si un visiteur du blog a des conseils à me donner, je suis preneur. Sinon voilà ci-après, quelques photos qui me semblent présentables. Allez, n'hésitez-pas à laisser votre commentaire ! 







samedi 14 septembre 2013

La jolie visite d'une demoiselle papillon

C'est assurément une jolie visite. Un superbe papillon. 
Hop, toujours prêt à saisir l'instant fugace.
Elle a de beaux yeux non ?






Musée Guggenheim Bilbao


C'est un superbe terrain de jeu que le Guggenheim à Bilbao. Le bâtiment en lui même est génial. Idéal pour s'essayer à la photo d'architecture mais... il y a forcément un mais, à éviter au mois d'août lors que le temps est maussade. A éviter durant les périodes de vacances tout simplement, à cause du monde qui rend les prises de vue juste impossibles.
Principalement et non accessoirement il y a de l'art également : une exposition ponctuelle sur l'art en guerre en France durant la période 1938-1947. Ultra documentée et plutôt passionante.
Il y a aussi les expositions permanentes avec entre autres, la matière du temps, un dédale de formes ondulées censé représenter xxxxx, bon, c'est de l'art contemporain, hein ...!
Des toiles de Jean-Michel Basquiat, Andy Warhol etc.
Je vous invite à découvrir tout le détail sur le site du musée : Musée Guggenheim Bilbao

Un texte sur le bâtiment :
" Le Musée Guggenheim Bilbao, œuvre de l'architecte nord-américain Frank Gehry, constitue un magnifique exemple d'architecture d'avant-garde du XXe siècle. Avec ses 24 000 m2 de superficie, dont 11 000 destinés aux expositions, l’édifice s’érige en un véritable événement architectural, grâce à sa configuration audacieuse et à son design innovateur, qui conforment une séduisante toile de fond pour l’art qui y est exposé. L’ensemble de la création de Gehry constitue une œuvre d’art sculpturale et spectaculaire, parfaitement intégrée dans la trame urbaine de Bilbao et son cadre environnant."








jeudi 12 septembre 2013

Sauveteur des plages Rescue team Biarrtiz





Sans eux, point de salut.
Ils sont là même lorsque l'orage pointe.

Rendez-vous sur leur site en cliquant sur le lien suivant :  Sauveteurs des plages à Biarrtiz
Des vagues fortes, les frissons de l'océan... On peut se baigner à Biarritz en toute sécurité, grâce à la formation spécifique des sauveteurs. Elle est adaptée en particulier aux plages de Biarritz, au rivage, aux courants qui présentent des caractéristiques propres.

mardi 10 septembre 2013

Le bouchon rouge et la mer




C'est l'histoire d'une bouteille en plastique abandonnée dans la mer. Ballotée par les courants et les vagues, elle s'est retrouvée le long d'une plage de la côte Basque à essayer de trouver une certaine stabilité sur le rivage, sans cesse disputée par le ressac des vagues. On est loin de l'histoire de l'appel au secours lancée par un naufragé ou un amoureux éconduit. Il ne s'agit nullement d'un appel au secours. C'est juste l'histoire sordide d'une bouteille moderne abandonnée par des criminels de la nature. Rien à voir avec la marque qui n'y est pour rien. C'est juste l'histoire d'un triste individu qui n'a aucun respect pour ce qui l'entoure, avec le qi d'une huitre ou d'une moule, au choix. Un bel abruti des temps modernes.
La production précise qu'aucune trace n'est restée de ce tournage, en aucun cas la nature n'a été altérée, touchée, harcelée, dénaturée. Et pour la petite histoire, la production, moi en occurrence, s'est saisie de la bouteille pour la déposer dans l'une des différentes poubelles qui jalonnent toutes les plages dont celle où s'est déroulée le tournage. Aucun exploit, aucun satisfecit, aucune gloire a tirer de ce geste banal. Juste l'impression que les choses se sont remises dans le bon ordre, celui que chacun devrait, en toute logique, appliquer. Mettre ses déchets dans une poubelle. un truc de ouf, un exploit des temps modernes.... sans dec

Pour ceux que cela intéresse, je vous conseille le site de la Fondation Good Planet (Yann-Arthus-Bertrand) qui précise que 80 % des déchets des mers viennent de la terre. Une newsletter quotidienne qui vous fiche le spleen pour la journée. A éviter pour toutes les personnes sensibles.
Il ne s'agit pas de jouer les écologistes extrémistes mais juste que chacun, à son niveau, face attention à son environnement, utilise au minimum les poubelles. et on ne parle même pas de tri sélectif.

Si seulement une telle image pouvait provoquer  le choc de la photo, le poids de la culpabilité... à l'instar de la maxime d'un célèbre magazine.
Bon voilà, mon coup de gueule est poussé ... juste mettre l'écologie au coeur de toute les consciences...

Fondation Good Planet

Beach

Soleil, plage, sieste, châteaux de sable, abandon des corps, l'avantage de cette plage biarrote est que l'on peut la photographier d'une certaine hauteur, révélant ainsi son patchwork de couleurs.On a juste envie de s'allonger et de ne plus penser à rien, de se laisser bercer par le clapotis des vagues, les paroles insouciantes et joyeuses des enfants alentours... oui parfois, on a juste envie de partager cette insouciance...





lundi 9 septembre 2013

En haut du Puy de Dôme

Une petite virée en haut du Puy-de-Dôme et paf, on comprend pourquoi le Conseil général souhaite inscrire la chaîne des puys au patrimoine mondial de l'Unesco. C'est unique, c'est respirant, c'est juste épatant. oui, on en en Auvergne, ici, c'est l’Auvergne.
Pour la soutenir, c'est ici :

candidature officielle de la Chaîne des puys et la faille de Limagne à l'Unesco





So small

irréalisable sans un objectif macro, une nouvelle approche de l’infiniment petit.




Blue world 2

Attractive world !


Le premier jour

Un matin comme tous les autres, Un nouveau pari, Rechercher un peu de magie, Dans cette inertie morose
 Un matin, seul à respirer avec un brin de malice. Pas de facétie, juste l'espace pour soi, c'est agréable non ? c'est ainsi, ici, si on prend le temps de profiter, on peut se reposer, respirer, réfléchir et avancer en toute tranquillité face à l'immensité. C'est appréciable l'espace, la vue, l'horizon, on ne se sent pas enfermé, on voit loin, on se sent apaisé. Prendre du recul face à un tel paysage, c'est juste ce qu'il faut pour mener à bien ses réflexions.
Mais tout peut changer aujourd'hui, Et le premier jour du reste de ta vie, Plus confidentiel
Pourquoi vouloir toujours plus beau, Plus loin plus haut, Et vouloir décrocher la lune, Quand on a les étoiles.

Avec les paroles d'Etienne Daho, juste troublées par le vent qui tourbillonne.